Novatek: une exception parmi les majors russes.

(CercleFinance.com) - Souvent décrié pour les risques géopolitiques qui lui sont associés, le secteur russe des hydrocarbures reste important et, à ce titre, bien représenté en Bourse.
Mais l'un de ses grands noms, Novatek, se distingue par une valorisation proche de standards occidentaux. Et donc relativement élevée pour le marché russe.

En effet, le PER moyen (2015) de groupes russes comme Gazprom, Rosneft, Lukoil, Novatek, Tatneft ou Surgutneftegas est de l'ordre de 5, contre environ 12 pour les majors d'Europe de l'Ouest. La plus faible valorisation revient à Gazprom, très lié à Moscou qui en contrôle le capital, avec un PER de 3.

On peut expliquer cette décote par des facteurs géopolitiques, l'Etat russe suivant de très près ce secteur sensible qui lui fournit, en outre, une part essentielle de ses ressources budgétaires.

Cependant, une valeur se détache du lot : Novatek, 2e producteur de gaz du pays après Gazprom. Selon son titre coté à Londres, il capitalise près de 33 milliards de dollars avec un PER bien supérieur de l'ordre de 10.

Comment l'expliquer ? Le français Total détient 17% environ de Novatek et peut monter jusqu'à 19,4%, alors que le britannique BP détient 19,75% de Rosneft, numéro un russe du pétrole, dont le PER n'est que de 5,7.

Mais si Rosneft est contrôlé par Moscou, Novatek est aux mains de personnes privées. Pourtant Gennady Timchenko, son principal actionnaire avec 23% des parts, a été placé fin mars sur la liste des personnalités réputées proches du Kremlin par les Etats-Unis. Et que depuis hier, c'est Novatek tout entier qui est désormais visé par les sanctions commerciales de Washington, tout comme Rosneft. Le risque politique semble, malgré tout, jugé moins important.

D'autant que son profil de production se révèle très dynamique. Au 2e trimestre, Novatek a extrait 15,6 milliards de m3 de gaz naturel (+ 2,6%). La croissance a été amoindrie par la cession des parts de Sibneftegas à fin 2013. Mais hors effet de périmètre, la production gazière du groupe aurait décollé de 9,9% au premier semestre, dont + 12,8% durant le seul 2e trimestre.


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