Taux : lourdeur malgré la déprime des bourses, Gilts à 4,73%
(CercleFinance.com) - Le scénario du jour est contre-intuitif : les T-Bonds US se dégradent de +3Pts (4,243%) et le "30 ans" (+4,3Pts à 4,583%) alors que le "risk-off" reste bien présent à Wall Street.
Pas mieux sur les bons du Trésor européens avec le "10 ans" allemand qui poursuit sa flambée avec +4,5Pts vers 2,873%, nos OAT se tendent de +5,5Pts vers 3,585%, les BTP italiens rajoutent +5,5Pts vers 3,955%... alors que les indices boursiers ont chuté de -1,4% en moyenne dans l'Eurozone.
Enfin, la débâcle se poursuit sur les "Gilts" britanniques avec +8,7Pts vers 4,7320%, pour la pire clôture observée depuis le 15 janvier.
La déprime des marchés s'est renforcée en milieu d'après-midi suite à cette déclaration de Donald Trump qui décide par surprise de doubler les tarifs douaniers de 25 à 50% sur l'aluminium, l'acier importés du Canada (et il rajoute "qu'il se verrait bien mettre l'industrie automobile canadienne à l'arrêt").
Notons que le "10 ans" canadien reste parfaitement stable ce mardi à 2,986%.
C'est peut-être une façon pour D.Trump de tester Mark Carney, le futur 1er ministre canadien depuis ce lundi 9 mars, lequel avait promis -lors de sa campagne pour prendre la tête du parti libéral- d'appliquer des mesures strictement réciproques en termes de tarifs douaniers : il avait fait de son hostilité à Donald Trump (qui remonte à son 1er mandat) son principal argument politique.
L'annonce de l'hôte de la Maison Blanche éclipse la bonne surprise du rapport "Jolts" sur les offres d'embauche, avec un total de 7,74 millions de jobs disponibles contre 7,5 millions en décembre, et le nombre de licenciements se contracte (1,64 millions, ce total inclut les fins de CDD).
Il pourrait s'agir d'un des premiers effets des renvois massifs de travailleurs -majoritaire clandestins- étrangers: les Etats Unis commencent à manquer de bras dans l'agriculture et de compétences dans certains métiers du BTP, ce qui risque de pousser le salaires à la hausse et de renforcer les anticipations inflationnistes.
Larry Fink, le patron de Blackrock s'inquiète de l'impact des renvois massifs d'étrangers sur l'activité de l'agro-industrie, sur le BTP (il cite la pénurie d'électriciens dans la construction de logements individuels, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres).
Le basculement psychologique de l'excès de confiance vers le doute et la désillusion vient de franchir un nouveau palier : le repli amorcé depuis le 20 février était perçu comme l'opportunité de "faire les soldes".
Depuis lundi, l'impératif, devient "couper les pertes" alors que la vague de hausse post-7 novembre 2024 (qui a culminé le 19 février) s'est complètement retirée et les gain engrangés durant 3 mois et demi se sont évaporés.
Au-delà de l'annonce choc de Trump sur les "tarifs" et l'éventualité d'une récession américaine, les investisseurs apparaissent également de plus en plus préoccupés par un autre scénario défavorable, celui d'une "stagflation".
Le doublement des droits de douane annoncés ce mardi renforcement les anticipations inflationnistes (de récents indicateurs économiques publiés Outre-Atlantique ont en effet confirmé que les pressions persistent), sur fond de signes d'essoufflement de la croissance.
La publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) demain aux Etats-Unis risque de montrer que l'inflation peine à refluer.
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