Wall Street: un rebond technique loin d'être certain
(CercleFinance.com) - La Bourse de New York devrait difficilement rebondir mardi matin après son lourd repli de la veille déclenché par une brusque remontée des craintes entourant la possibilité d'une récession cette année aux Etats-Unis.
Une demi-heure avant l'ouverture, les contrats "futures" sur les principaux indices new-yorkais oscillent tous autour de l'équilibre, annonçant un début de séance incertain.
Wall Street avait essuyé hier sa pire séance de l'année, plombé par des commentaires de Donald Trump qui n'a pas exclu une possible entrée en récession du fait de la "transition" économique opérée par son administration.
Conséquence, le Dow Jones avait cédé 2,1% lundi soir, le S&P 500 avait perdu 2,7% et le Nasdaq Composite avait dévissé de 4% tout juste.
Pour l'indice à forte pondération technologique, il s'agit de sa pire séance enregistrée depuis septembre 2022.
Plus spectaculaire encore, l'indice de volatilité VIX - souvent considéré comme un baromètre de la peur - a bondi de 19% vers 27,9, atteignant un nouveau zénith annuel.
Les investisseurs semblent toutefois disposés à effectuer quelques rachats à bon compte sur leurs valeurs technologiques ce matin après leur forte correction de la veille.
Parmi les plus fortes hausses attendues ce matin figurent des titres comme Tesla qui avait décroché de plus de 15% hier ou Nvidia, qui avait lâché autour de 5%.
Mais le rebond technique qui semblerait logique après la récente baisse n'aura peut-être pas lieu, sachant que les investisseurs s'interrogent de plus en plus sur la santé de la croissance économique américaine.
Au-delà de l'annonce choc de Trump sur l'éventualité d'une récession américaine, les investisseurs apparaissent également de plus en plus préoccupés par un autre scénario défavorable, celui d'une "stagflation".
Les économistes de Goldman Sachs ont revu à la baisse leur prévision de croissance sur l'économie américaine en 2025, qu'ils ne voient plus croître que de 1,7% contre 2,4% auparavant, tout en anticipant une accélération de l'inflation.
La prudence devrait donc logiquement l'emporter à la veille de la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis, qui devrait montrer que l'inflation peine à refluer.
Les observateurs font également remarquer que les grands indicateurs restent sur des signaux de vente.
D'après les analystes techniques, le Nasdaq qui a cédé 16% depuis son zénith du 19 février vient de libérer un nouveau potentiel de repli jusque vers 16.700 points, seuil de rebond du 6 septembre 2024 mais aussi
La rencontre américano-ukrainienne prévue ce mardi en Arabie Saoudite devrait par ailleurs capter l'attention des intervenants.
Le regain d'inquiétude sur le front économique avait incité hier les investisseurs à se réfugier sur les actifs les plus sûrs et notamment par un afflux d'achats des emprunts d'Etat, ce qui fait baisser leurs taux.
Le rendement des bons du Trésor à dix ans remonte ce matin de plus d'un point de base à 4,21%.
Sur le marché des changes, le dollar ne profite pas de son statut de valeur refuge puisque l'euro reprend encore du terrain face au billet vert, au-delà de 1,0920.
Les cours du brut sont bien orientés bien que les incertitudes sur la croissance américain viennent s'ajouter à l'augmentation de l'offre de l'Opep+, ce qui conduit les analystes de BofA à envisager un retour du Brent à 60 dollars le baril.
Le Brent reprend 0,2% à 66,8 dollars tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'adjuge 1,1% à près de 70,1 dollars.
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