Marché: les investisseurs misent sur la défense européenne
(CercleFinance.com) - Les principales places boursières européennes sont en forte hausse ce matin, Francfort s'arroge ainsi 3,6% devant Paris (+2,2%) et Londres (+0,7%).
Très concrètement, les espoirs suscités par le projet de défense européenne commune semblent reprendre le dessus sur les craintes de guerre commerciale de grande ampleur.
Le président états-unien a pourtant réaffirmé hier, face au Congrès des Etats-Unis, son intention de poursuivre sa politique de sanctions contre les partenaires commerciaux du pays, tout en reconnaissant que ces mesures risquaient de provoquer "quelques perturbations".
A Wall Street, le Dow Jones et le S&P 500, rendus nerveux depuis plusieurs semaines par cette rhétorique ont clôt avec des baisses supérieures à 1% pour la seconde séance consécutive.
Les investisseurs craignent que les hausses des droits de douane américains conjuguées aux mesures de rétorsion prises par la Chine et le Canada finissent par pénaliser la croissance mondiale et les profits des entreprises.
S'ajoutent à cela la prudence manifestée par la Fed face à une inflation persistante aux Etats-Unis et des indicateurs économiques témoignant d'un ralentissement de l'activité Outre-Atlantique.
"C'est un mélange assez toxique", reconnaît Michael Brown stratégiste chez Pepperstone.
"Il s'agit du genre d'environnement dans lequel il devient quasiment impossible pour les intervenants de bien évaluer le niveau de risque", souligne l'analyste.
Sur le front des statistiques, la croissance de l'activité dans le secteur privé de la zone euro est restée marginale en février, à en croire les résultats définitifs de l'enquête HCOB PMI parus ce mercredi. Si l'indice PMI HCOB "composite" qui mesure l'activité globale dans la région est resté inchangé à 50,2 en février, celui ayant trait à l'activité des services s'est replié à 50,6, contre 51,3 en janvier.
D'après HCOB, ces données soulignent la fragilité de la reprise, la demande ayant continué de reculer tandis que la confiance des entreprises s'est légèrement affaiblie et que l'emploi s'est contracté pour un septième mois consécutif.
Par ailleurs, Eurostat, l'Office statistique de l'UE, rapporte qu'entre décembre 2024 et janvier 2025, les prix à la production industrielle (PPI) ont augmenté de 0,8% dans la zone euro et dans l'UE.
Dans le détail, les PPI (zone euro) ont augmenté de 0,3 % pour les biens intermédiaires, de +0,6% pour les biens de consommation durables et surtout de +1,7 % pour l'énergie.
Outre-Manche, le secteur des services n'a que modestement progressé en février, montrent les résultats de l'étude S&P Global réalisée auprès des directeurs d'achats publiée mercredi, une dynamique qui ne rassure pas quant à l'état de la croissance dans le pays. L'indice PMI mesurant l'activité dans le secteur tertiaire s'est établi à 51 le mois dernier, en petite hausse par rapport aux 50,8 enregistrés au mois de janvier.
Dans l'Hexagone, la production industrielle a poursuivi son repli en janvier, le recul ayant touché la plupart des secteurs d'activité à l'exception du transport, selon des données publiées mercredi par l'Insee.
La production dans l'ensemble de l'industrie française a diminué de 0,6%, après une baisse de 0,5% en décembre, notamment sous l'effet de la contraction de l'industrie manufacturière seule, qui accuse un repli de 0,7% sur un mois après un recul de 1% le mois précédent.
Enfin, l'activité dans le secteur des services français a subi en février sa plus forte contraction en près d'un an et demi, montrent les résultats définitifs de l'enquête HCOB PMI publiés mercredi. En ressortant à 45,3 le mois dernier contre 48,2 en janvier, l'indice des directeurs d'achat s'est de nouveau inscrit en-dessous de la barre des 50 points, témoignant de son plus fort taux de contraction depuis octobre 2023.
La perspective d'un accroissement de la dette dans la perspective d'une forte hausse des dépenses militaires en Europe favorise par ailleurs la remontée des rendements obligataires sur le Vieux Continent.
Le rendement des Bunds allemands à dix ans s'envole de près de 20 pts, à 2,67 %, alors que l'OAT tricolore de même échéance est à 3,36 % (+14 pts), soit un spread inférieur à 70 pts. Enfin, les US T -bunds se tendent vers 4,25 % (+4 pts).
Le marché pétrolier reste dans le rouge et s'achemine vers une nouvelle semaine de baisse du fait de l'impact défavorable de l'offensive commerciale de Donald Trump.
Si le Brent recule de plus de 1 %, vers 70,3$ le baril, à quelques heures de la parution des stocks de pétrole aux Etats-Unis.
L'aversion au risque et la faiblesse du dollar, qui permet à l'euro de remonter à 1,069$ tandis que l'or s'apprécie de 0,8 % avec une once à 2916$.
Dans l'actualité des sociétés européennes, Roche a annoncé que la Food and Drug Administration (FDA) américaine a accepté la demande d'autorisation de mise sur le marché (sBLA) complémentaire de la société pourGazyva®/Gazyvaro® (obinutuzumab) pour le traitement de la néphrite lupique.
Bayer doit composer avec une baisse de ses ventes annuelles de 2,2%, à 46,6 milliards d'euros. Le groupe enregistre une perte nette de 2552 ME, légèrement atténuée par rapport aux 2941 ME de perte de 2023. Le BPA annuel ressort à -2,6 euros (vs -2,99 euros en 2023).
Equinor fait part d'une découverte de gaz et de condensats en mer de Norvège. Les premières estimations indiquent que cette découverte contient entre 3 et 7 millions de mètres cubes standards (Sm³) d'équivalent pétrole récupérable, soit l'équivalent de 19 à 44 millions de barils.
Enfin, Sandoz publie un chiffre d'affaires net pour l'ensemble de l'année de 10,4 milliards de dollars, en hausse de 9 % à taux de change constants, pour un bénéfice net core de 1,2 milliard de dollars en 2024, contre 953 millions de dollars l'année précédente.
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