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Eurofins: chute de 15% sur une attaque de 'VADeur'

(CercleFinance.com) - Après Casino, plombé de longue date par son bilan et aussi par les attaques de Muddy Waters, le vendeur à découvert (VAD, d'où VADeur) américain dirigé par Carson Block, c'est au tour d'une autre "midcap" française, Eurofins, de faire les frais des critiques acerbes de ShadowFall.


ShadowFall ? Basé à Londres, le "short seller" avance à découvert : "ShadowFall recherche des vérités cachées par une comptabilité agressive, des modèles économiques défaillants et des pratiques contraires à l'éthique parmi les sociétés cotées en Bourse", peut-on lire, afin de "révéler des situations où la valeur de marché (de l'entreprise) dépasse sa valeur intrinsèque." Le tout en visant des entreprises cotées dont la capitalisation (plus d'un milliard de livres, indique le site) et la liquidité permettent de les "VADer".

Limpide. Sorte de symétrique du traditionnel "buy & hold", où l'investisseur achète un titre en escomptant qu'il monte, le vendeur à découvert parie sur la baisse d'une valeur qui, si elle se concrétise, lui fera gagner de l'argent. A l'instar de Gotham City Research, tombeur de la société (frauduleuse) espagnole Let's Gowex, le "VADeur" joue contre des sociétés généralement considérées comme portantes, mais qui selon lui ne le sont pas du tout. Dans le cas de Gowex, la charge de Gotham, premier du genre à avoir mis la fraude au jour, était plus que justifiée.

Mais pratiquement, il n'est pas forcément facile de faire la part des choses entre le véritable argument fondamental d'un "lanceur d'alerte" et la mise en scène "ultra-bearish" qui l'accompagne. Il peut être tentant prendre des positions courtes sur un dossier, puis de faire peur aux autres investisseurs par une note aux accents alarmistes diffusée librement sur Internet, de faire ainsi céder rapidement quelques "mains faibles"... et de prendre illico tout ou partie de ses gains, sans attendre que l'argumentation se révèle justifiée. D'autant que les autorités de régulation financières semblent désemparées face à ces acteurs financiers d'un nouveau genre.

Quoi qu'il en soit, dans une note de 79 pages publiée hier sur son site, ShadowFall sonne la charge contre Eurofins, en utilisant d'ailleurs des arguments dont certains ont déjà circulé auparavant. Le "VADeur" britannique met d'abord en cause la complexité du groupe de bioanalyse, qualifié de rien de moins que "chaos", puisqu'il compte environ 800 filiales.

"Là où le marché voit une valeur à la performance stellaire, nous voyons un groupe endetté et de plus en plus désespéré qui va probablement faire face à une crise de liquidité", attaque ShadowFall.

Incidemment, ajoute ShadowFall, deux dates de naissances différentes (1963 et 1969) de Gilles Martin, le fondateur, auraient déclarées autorités britannique et luxembourgeoise. Ce qui renforce l'impression, égratigne la note, qu'Eurofins est un "un groupement chaotique de sociétés souffrant d'un manque d'attention porté aux détails".

Pour l'heure, le groupe n'a pas encore répondu. Mais en chutant de 480 à 406 euros, soit 15%, en deux jours, l'action Eurofins a déjà effacé 1,3 milliard d'euros de capitalisation boursière.

EG




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