Paris: BCE provoque euphorie sans précédent depuis juillet.

(CercleFinance.com) - Voilà, c'est fait, la BCE a fait sauter le bouchon graphique des 5.
420 et c'est une réussite totale avec un marché devenu complètement univoque à la hausse à partir de 14H15 et des opérateurs "bullish" à 99% au cours des 2 dernières heures de cotations.

Le CAC40 (+1,5% à5.455) vient de s'extraire du corridor 5.350/5.400 et pulvérise le record annuel des 5.442 dans la foulée.
Tous les commentateurs s'empressent de saluer un "plus haut de 10 ans" mais c'est complètement à côté de la plaque car le CAC40 "global return" pulvérise un record absolu à 13.870Pts.

Le DAX30 (même mode de calcul que le "CAC-GR", même base 100 en janvier 1988) a pour sa part battu in extremis (durant le dernier quart d'heure) son précédent record des 13.090 en s'arrachant de +1% vers +1,3% à 13.133Pts.
L'euro-stoxx50 (+1,3% à 3.638) en termine à une vingtaine de points de son record annuel de clôture des 3.658 du 5 mai dernier.

Les opérateurs ont salué dès 14H15 un communiqué de la BCE qui confirme que -30MdsE qui seront retranché du programme d'achat mensuel de la BCE à partir de janvier prochain... mais ce qui euphorise, apparemment, le "marché", c'est que ce nouveau programme (réduit de moitié) sera poursuivi jusqu'en septembre 2018 (plus longtemps que prévu) tandis que les taux d'intérêt seront maintenus à zéro au moins jusqu'à mi-2019.

Les investisseurs avaient déjà intégré dans les prix du marché le "tapering": la hausse du jour constitue donc un coup de chapeau à la visibilité de 11 mois offerte par la BCE... ainsi que l'optimisme exprimé au sujet de la conjoncture et de l'inflation, scénario d'équilibre idéal que les investisseurs appellent "goldilocks".

Wall Street a également aidé les places européennes avec une bonne entame de séance: le Dow Jones s'envolait de plus de +0,5% vers 23.460 mais le Nasdaq et le "S&P" (+0,2% au maximum) ne parviennent pas à décoller et retombent dans le rouge peu avant la mi-journée

Côté statistiques, les inscriptions hebdomadaires au chômage ressortent en hausse de +10.000 à 233.000 après avoir établi mi-octobre un plancher de 44 ans.
Selon la NAR (Fédération nationale des agents immobiliers) les promesses d'achats de logements neufs ont stagné en septembre par rapport
au mois d'août, à 106.

Sur le marché des changes, l'euro décroche brutalement de -1% face au dollar à 1,1680, une des plus violents replis intraday depuis le milieu de l'été. Le baril de Brent s'érode quant à lui de 0,2% à 58,35 dollars.

Au chapitre microéconomique, STMicroelectronics (+11,5%) illustre un véritable "corner" à la hausse dans le sillage de l'annonce d'un résultat net du troisième trimestre en hausse séquentielle de 56% à 236 millions de dollars, soit 0,26 dollar par action, et d'une marge d'exploitation avant charges de dépréciation et restructuration à 13,7%, contre 9,6% au trimestre précédent.
Surtout, le groupe a relevé ses prévisions et anticipe désormais une croissance du chiffre d'affaires net en 2017 d'environ 18% en variation annuelle, accompagnée d'une amélioration sensible de la profitabilité opérationnelle et du résultat net.

Orange prend pour sa part 1,3% sur fond de progression de 2,1% de l'Ebitda ajusté en comparable au troisième trimestre et de confirmation des objectifs annuels.

Sur le SBF 120, Technicolor flambe (+15,4%) après la publication de comptes trimestriels solides assortie d'une confirmation des objectifs d'excédent brut d'exploitation (EBE) et de flux de trésorerie disponible.

A contrario, Nokia plonge de -17,7%. Le groupe a déploré une perte nette de 3 cents au troisième trimestre, contre une précédente perte de 2 cents un an auparavant, et entrevoit des difficultés persistantes sur le marché des équipements de réseaux. Il a abaissé de 100 millions d'euros, à 650 millions d'euros, son estimation des coûts de restructuration qu'il enregistrera dans ses comptes 2017, mais sa prévision pour 2018 est passée de 200 à 500 millions d'euros.

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