Osram: 'nous nous transformons en une entreprise hi-tech'

(CercleFinance.com) - Alors que 2017 doit s'achever d'ici quelques semaines, l'action Osram Licht peut se targuer d'un bilan particulièrement flatteur sur l'exercice, affichant des gains annuels qui se montent pour l'instant à près de 42%.
Les investisseurs semblent apprécier la nouvelle stratégie proposée par le géant allemand de l'éclairage, et notamment la forte croissance de son activité Opto Semi-conducteurs, qui gagne clairement des parts de marché dans l'automobile.

Cette dynamique favorable a atteint un tel point que certains analystes jugent désormais crédible le dépassement du cap des 100 euros, alors que le titre se négocie aujourd'hui autour de 71 euros. Ingo Bank, le directeur financier du groupe, explique à Cercle Finance les raisons de ce succès.

Cercle Finance: Comment avez-vous vécu le récent désengagement de Siemens, votre ancienne maison-mère, qui s'est séparé de plus de 18 millions d'actions dans le cadre d'une opération de 1,2 milliard d'euros? S'agit-il de la fin d'une époque?

Ingo Bank: Cela marque en tout cas le point final du processus de scission et de l'introduction en Bourse qui avait été conduite en juillet 2013. De notre point de vue, ce placement constitue avant tout un signe de confiance: nous remercions Siemens pour avoir joué son rôle d'actionnaire principal au cours des dernières années et affichons l'intention de poursuivre notre transformation en une société "high tech". Il est désormais l'heure d'accueillir nos nouveaux actionnaires et de les remercier du soutien qu'ils apportent à notre stratégie.

CF: Votre branche Opto Semi-conducteurs est souvent considérée comme le joyau de l'entreprise. Quels sont les ressorts derrière son dynamisme?

IB: Nous sommes devenus les leaders à la fois en matière de LED automobile et de LED infrarouge. Notre portefeuille technologique, conjugué à notre bonne compréhension des besoins de nos clients, fait que nous signons aujourd'hui des taux de croissance à deux chiffres. Avec la nouvelle usine que nous venons d'ouvrir à Kulim (Malaisie), nous espérons aussi profiter du dynamisme plus général du marché de l'éclairage grand public.

CF: Pour son nouvel exercice 2017/2018, Osram s'est donné comme objectif un résultat Ebitda ajusté de l'ordre de 700 millions d'euros, que certains analystes jugent par trop prudent. Cette prévision n'est-elle pas trop timide compte tenu de votre dynamique actuelle?

IB: Nos perspectives pour l'exercice fiscal en cours tiennent compte de l'affaiblissement du dollar et de la montée en puissance des coûts d'extension de nos capacités. Au final, ces deux effets devraient avoir un impact de l'ordre de 150 millions d'euros par rapport à l'exercice 2016/2017. En dehors de ces éléments, vous remarquerez que nous anticipons une hausse significative de notre activité, comme de notre productivité par ailleurs.

CF: Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre projet de co-entreprise avec Continental. Quels sont les marchés que vous visez en premier lieu?

IB: Le marché de l'éclairage automobile se trouve en plein milieu d'un changement technologique radical, qui s'éloigne de l'éclairage traditionnel pour se diriger vers des solutions plus riches en semi-conducteurs. L'éclairage dit "intelligent" est donc appelé à monter en puissance, porté par le recours croissant à l'électronique et aux composants logiciels. Cette "digitalisation" ouvre un vaste champ d'applications et d'opportunités de croissance. En nous alliant avec Continental, nous allons nous positionner de manière unique pour pouvoir proposer des innovations intégrant à la fois éclairage, capteurs et composants électroniques au sein d'une même application.

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