Taux: détente massive sur fond d'envol vertigineux du stress
(CercleFinance.com) - Le stress vient d'atteindre des sommets cet après-midi sur les marchés US : le VIX a explosé de près +60% vers 29,65 (avant de se tasser un peu à +40% vers 26.
Un "pic de stress" de cette intensité, c'est un signal fort de repli vers des actifs de "sécurité" (flight to quality") qui se traduit par un plongeon des rendements obligataires : les T-Bonds US effacent -15Pts de base vers 3,825% (et jusqu'à -19Pts vers 3,785%).
Le "2 ans" efface -25Pts à 3,918%, ce qui signifie que l'anticipation passe à -50Pts (et non plus -1/4 de Pt) lors de la prochaine réunion de la FED de septembre.
Le détonateur fut à 14H30 la publication des statistiques de l'emploi US pour le mois de juillet : ralentissement du marché du travail aux Etats-Unis est plus brutal que prévu puisque l'économie américaine n'a généré que 114.000 emplois non agricoles au mois de juillet, selon le Département du Travail, un nombre bien inférieur aux attentes du marché, qui étaient en général de l'ordre de 170.000.
Le taux de chômage s'est accru d'un coup de 0,2 point à 4,3%, là où les économistes l'anticipaient stable à 4,1%, tandis que le taux de participation à la force de travail s'est établi à 62,7%, et que le revenu horaire moyen n'a augmenté qu'à un rythme annuel de 3,6%.
En outre, les créations de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, de 218.000 à 216.000 pour mai et de 206.000 à 179.000 pour juin, soit un solde de révision total de -29.000 pour ces deux mois (10ème révision à la baisse sur les 14 derniers mois).
Des signaux de faiblesse de la conjoncture renforcés 90 minutes plus tard par la chute inattendue de -3,3% des commandes à l'industrie (deuxième baisse d'affilée), alors que les économistes projetaient un rebond de l'ordre de 0,5%.
Ces chiffres bien moins bons que prévu viennent confirmer le tableau moins radieux de l'économie américaine dressé par les statistiques publiées ces dernières semaines, en particulier le rapport sur l'emploi dévoilé dans la matinée, jugé "préoccupant" par certains analystes.
Jerome Powell, le président de la Fed, avait indiqué mercredi s'inquiéter d'un possible "atterrissage brutal" de la croissance.
La vague de risk-off de ce vendredi avait débuté ce matin au Japon avec une chute exceptionnelle de -6% de la bourse de Tokyo, le "10 ans" japonais se détendait brusquement de -10,3Pts vers 0,9300%.
Ce mouvement s'est rapidement propagé aux marchés obligataires européens avec un Bund qui se détend de -8Pts vers 2,172 % tandis que l'OAT française se contente de -3Pts vers 2,9600%, les BTP de -1,3Pts vers 3,638%.
C'est donc vraiment le Bund qui fait figure de "refuge" ultime, et non plus l'ensemble des bons du Trésor comme ce fut le cas en milieu de semaine.
Outre-Manche, les "Gilts" ne s'améliorent que de 2Pts vers 3,865%... mais après une détente de près de -10Pts la veille.
Autre actif refuge favorisé en ce vendredi, l'Or avec un contrat décembre qui s'est hissé vers un record de 2.520$ (le "spot" a réédité son record à 2.474$/oz à 16H30 avant de revenir à l'équilibre vers 2.435$ vers 18H).
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