Taux : forte détente jusqu'à14H30, puis un rebond symétrique
(CercleFinance.com) - La vague de "risk-off" qui a propulsé le VIX (associé au S&P500) vers 62 (+200% entre vendredi et ce lundi 15H) s'est doublé d'une spectaculaire détente des taux à l'ouverture des marchés US, avec des T-Bonds 2034 qui ont effacé -13Pts vers 3,655%.
Mais le "fait du jour", c'est que le "2 ans" a effacé jusqu'à -21,5Pts à 3,654% également : l'inversion de la courbe des taux a disparu -pour 0,1Pt d'écart- durant quelques minutes aux Etats Unis (vers 14H30) après plus de 3 ans de structure pré-récessioniste.
Ce soir, et comme pour illustrer la volatilité étourdissante qui règne depuis jeudi, le "10 ans" finit inchangé à 3,785%, le "2 ans" rajoute +3Pts à +3,9090% (25Pts d'écart).
Selon les niveaux testés à 14H30 aux US, le marché anticipait -50Pts par la FED en septembre, -50Pts en novembre et -25 en décembre, soit -125Pts, à plus de 60%.
Ce soir, ce serait plutôt -50/-25/-25Pts, soit 4,25/4,50% fin 2024.
Les turbulences des dernières 72H sur tous les marchés (Asie, Europe, USA) sont dues à la décision de la BoJ -qualifiée d'historique, puisque sans précédent depuis 2008- de remonter son taux directeur de 0,25 à 0,5% (les taux japonais sont demeurés nuls négatifs de 2016 à 2023).
Vu ne niveau d'inflation au Japon et les dizaines de milliards de $ consommés depuis fin avril (1ère chute vers 160) puis fin juin pour contenir la chute du Yen autour de 160/$, le maintien du loyer de l'argent à 0,25% était devenu intenable.
Le Yen vient de s'envoler de 12% en 4 semaine très exactement, une des remontées les plus spectaculaires des 50 dernières années.
De quoi déstabiliser la bourse de Tokyo, mais surtout de quoi mettre au supplice -et paniquer- les investisseurs qui ont surfé depuis 2016 sur la faiblesse du Yen et des taux nuls à négatifs via le "carry-trade" (dont l'encours serait estimé à 20.000Mds$).
Ce mécanisme a été largement utilisé par les fonds de retraite japonais qui empruntaient des Yen à 0% pour rémunérer l'épargne de leurs clients à 4 ou 5% en Europe ou aux Etats Unis... et voici qu'ils doivent déboucler leur "short" de Yen 10% plus cher en moins d'un mois : il ne faut pas chercher ailleurs la cause des -12,4% de Tokyo ce lundi matin.
Cette chute de Tokyo qui semé un vent de panique dans toute l'Asie restera pour l'histoire un "lundi noir", même si un rebond s'enclenche mardi matin : le Nikkei affiche désormais 6% de perte depuis le 1er janvier après avoir affiché +24% il y a 1 mois, à l'issue d'une chute libre de -11.000Pts (ou -25,9%), la plus lourde perte en capital de l'histoire.
Les T-Bonds US avaient une raison supplémentaire de se détendre : l'indice PMI des "services" US est ressorti plus faible que prévu, à 55 contre 55,3 attendu et 55,9 en juillet, confirmant un net ralentissement de la croissance.
Il avait déjà souffert vendredi de la parution d'un rapport sur l'emploi américain "préoccupant" selon Commerzbank, avec seulement 114.000 nouveaux postes non-agricoles créés en juillet et un taux de chômage accru de 0,2 point à 4,3%.
En Europe, la séance a été beaucoup moins agitée qu'au Japon et sur les T-Bonds US : le Bund et les OAT sont restés stables une bonne partie de la journée avant de se dégrader (paradoxalement) de +2,5Pts et +2Pts à respectivement 2,1854% et 2,978%, ce qui reste anecdotique vu l'ambiance générale.
Il y avait également des chiffres au menu ce matin avec les différents indices PMI composites en données définitives pour juillet, notamment celui pour la zone euro qui était paru en repli à 50,1 en estimation flash, signalant ainsi une quasi-stagnation du secteur privé de la région.
L'économie de la zone euro est de nouveau en perte de vitesse au mois de juillet : l'indice PMI HCOB composite de l'activité globale dans la zone euro a reculé de 50,9 en juin à 50,2 en juillet, soit un plus bas de 5 mois.
En juin 2024 par rapport au mois précédent, les prix à la production industrielle (PPI) ont augmenté de 0,5% dans la zone euro et dans l'UE, selon les estimations d'Eurostat, après des diminutions de 0,2% dans les deux zones.
En France, l'indice HCOB PMI composite s'est légèrement redressé de 48,8 en juin à 49,1 en juillet, signalant une nouvelle contraction marginale de l'activité globale, mais est restée sous la barre du 50 du sans changement pour un troisième mois consécutif.
Parmi les autres données attendues dans les prochains jours, figurent les ventes de détail dans la zone euro, puis la production industrielle allemande pour le mois de juin, ainsi que le taux de chômage en France pour le deuxième trimestre.
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