Wall Street: un krach boursier qui n'en finit plus

(CercleFinance.com) - La Bourse de New York subit une nouvelle chute vertigineuse jeudi, la décision de Donald Trump d'interdire tous les vols en provenance d'Europe ayant achevé de perturber des acteurs de marché déjà profondément paniqués.


En fin de matinée, le Dow Jones décroche de 8,5% à 21.544,1 points et revient à ses niveaux de juin 2017, ce qui signifie que trois années de progression boursière viennent d'être effacées en l'espace de moins de trois semaines.

Le Nasdaq Composite cède lui près de 7,5%, ralenti par la progression de ses composantes biotechnologiques qui profitent d'espoirs autour du développement d'un éventuel vaccin contre le coronavirus.

Comme lundi dernier, bon nombre de coupe-circuits ont été activés dès le début de la séance, alors que le Dow Jones et le S&P 500 perdaient plus de 7%, mais les transactions ont repris sur des baisses de plus de 8%.

"La correction d'aujourd'hui s'ajoute à la dégringolade des derniers jours, qui avait déjà précipité le Dow en "bear market" (marché baissier), avec un recul de plus de 20% par rapport à ses pics", souligne un trader.

"Les marchés d'actions américains mettent ainsi officiellement fin à la plus longue période de marché haussier de leur histoire", ajoute-t-il, en référence à la dynamique favorable qui poussait les indices depuis 2009.

Plus préoccupant encore, l'indice de volatilité VIX du CBOE - parfois surnommé baromètre de la peur - poursuit son ascension et s'aventure vers des niveaux jamais vus en signant une hausse de plus de 24% à 67 points.

Parallèlement, le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans - valeur refuge par excellence - se tasse encore de quatre points de base à 0,78%, illustrant l'état d'angoisse dans lequel se trouvent les investisseurs.

Les indices américains affichent désormais une chute de plus de 27% sur le mois écoulé et plus personne n'ose prédire à quel niveau la débâcle va s'arrêter.

Désormais, seule la perspective de nouvelles mesures de politique budgétaire semble trouver grâce aux yeux des investisseurs, qui se prennent notamment à rêver d'une relance keynésienne de la consommation.

"C'est bien une action coordonnée des politiques budgétaire et monétaire qui est (...) nécessaire et urgente", insiste ainsi Patrice Gautry, chef économiste à l'Union Bancaire Privée.

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