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Marché: l'euro grimpe toujours, Draghi attendu au tournant

(CercleFinance.com) - C'est perchée à plus de 1,24 dollar, un plus haut de trois ans, que la monnaie unique européenne attendait l'issue du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Pour l'heure, l'euro ajoute 0,10% aux 0,85% gagnés hier pour atteindre 1,2414 dollar. La neutralité est de mise contre le sterling et le yen, l'euro reculant par ailleurs de 0,32% face au franc suisse.

La BCE publiera à 13 h 45 sa décision sur ses taux directeurs et ses programmes de rachats d'actifs, qui ne devraient pas varier, selon le consensus. Puis Mario Draghi enchaînera sur sa traditionnelle conférence de presse à partir de 14 h 30.

"Initialement, cette réunion comportait de faibles enjeux mais c'était sans compter l'annonce hier depuis Davos du secrétaire au Trésor américain, Mnuchin, qu'un dollar faible est bon pour l'économie américaine", commentent les analystes de Saxo Banque. Et ce au moment où l'appréciation de l'euro (+ 15,5% en un an contre le dollar) devient un sujet de préoccupation pour un nombre croissants d'entreprises, d'investisseurs et même d'officiels de l'établissement émetteur européen.

Rappelons qu'à la fin de l'hiver 2017, la BCE avait ramené le montant mensuel de ses rachats d'actifs obligataires de 80 à 60 milliards d'euros, avant de le réduire encore à 30 milliards ce mois-ci. Ce "quantitative easing" (QE) devrait se poursuivre à ce rythme jusqu'en septembre, selon les annonces de la BCE. Le marché anticipe globalement une nouvelle réduction de l'enveloppe dès octobre, puis un arrêt total du "QE à l'européenne" quelque part en 2019.

En acquérant en masse des titres de dette, la BCE poursuivait l'objectif d'abaisser les taux d'intérêt de long terme, selon la mécanique des marchés obligataires et afin de soutenir la conjoncture. Autre conséquence : ce QE accroît et dégrade sensiblement la taille du bilan de la BCE, les créances sur les Etats et les entreprises acquises étant de qualité variable. Or le bilan de la BCE constitue la contrepartie ultime de la devise dont elle a la charge : l'euro, que le QE tend donc à déprécier sur le marché des changes, même s'il ne saurait s'agir d'un objectif officiel.

Soit, mais les choses changent : soutenu par une conjoncture porteuse, le QE européen suit dorénavant une pente descendante, ce qui tend à faire remonter la valeur de l'euro. Et dégrade d'autant l'avantage comparatif des sociétés exportatrices européennes, ce qui ne fait pas les affaires de la BCE.

Pour Saxo Banque, "les investisseurs vont attendre Draghi sur trois sujets aujourd'hui : l'évolution de la communication de la BCE qui est prévue en mars (sur le QE, ndlr), sa succession et évidemment l'évolution du taux de change de l'euro". Pour mémoire, Mario Draghi a pris la tête de la BCE en novembre 2011 et son mandat, non renouvelable, prendra fin en novembre 2019.

Chez Aurel BGC, on juge "peu probable que des bouleversements interviennent dès cette semaine. D'abord parce que ces tensions inflationnistes sont encore loin de se diffuser jusqu'aux prix à la consommation (...)." Mais aussi en raison de l'appréciation de l'euro : "la BCE n'a certes pas d'objectif de taux de change, mais elle surveille l'évolution de l'euro en raison de l'impact que ses mouvements peuvent avoir sur les perspectives d'activité économique et sur l'inflation", commentent les spécialistes.

Quoi qu'il en soit, indique La Banque Postale AM, "les 'grandes annonces' devraient être pour plus tard", peut-être en "mars pour le changement de 'forward guidance' (sur les taux directeurs, ndlr), et juin pour les intentions concernant le QE", supputent les spécialistes.

Dans ce contexte, l'actualité statistique devrait passer au second plan.

EG


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