Nextstage: 'Berkshire Hathaway est évidemment un modèle'.
(CercleFinance.com) - Président-fondateur de Nexstage, Grégoire Sentilhes s'est ouvert à notre rédaction quelques jours après l'annonce d'une augmentation de capital.
L'occasion également de dresser un premier bilan, un peu moins d'un an après l'introduction en Bourse de la société de gestion.
Cercle Finance: Quel est ou quels sont les objectifs de cette levée de fonds ?
Grégoire Sentilhes : Il y a un double objectif, à la fois industriel et boursier. Industriel car nous souhaitons reconstituer une capacité d'investissement optimale afin de poursuivre notre politique d'investissement dans des Entreprises de Taille Moyenne (ETM) de croissance. Notre deal flow est en accélération, et nous souhaitons continuer à l'alimenter afin de saisir les meilleures opportunités. Par ailleurs, notre ambition est d'accompagner les entreprises déjà en portefeuille sur le long terme, en participant à leur croissance.
Par ailleurs, sur le plan boursier, nous souhaitons augmenter notre flottant à travers l'entrée de nouveaux investisseurs aux côtés des actionnaires individuels et institutionnels existants.
C.F.: Vous avez notamment investi dans Fountaine Pajot et dans Dream Yacht Charter. Le secteur maritime a-t-il de votre point de vue un attrait particulier ?
G.S.: Notre réflexion ne se fait pas sur une logique de secteur, mais sur la base de 4 tendances de fond issues de la troisième révolution industrielle ; et dans le cas particulier de DYC celui de l'économie à la demande et du partage, et pour Fountaine Pajot, qui réalise plus de 85% de son chiffre d'affaires a l'export, celui de l'économie positive. La France dispose de la deuxième façade maritime mondiale, ce qui constitue un potentiel considérable mais encore largement inexploité.
Fountaine Pajot et Dream Yacht Charter sont de très belles entreprises, déjà très présentes à l'international, et dans lesquelles nous voyons un fort potentiel. Ces 2 investissements qui ont été réalisés sur des bases de valorisation très raisonnables connaissent des taux de croissance à 2 chiffres depuis de nombreuses années.
C.F.: Plus largement, existe-t-il un profil type de sociétés qui auraient vos faveurs ?
G.S.: Nous ciblons des ETM européennes avec des entrepreneurs de premier plan, cotées ou non cotées, à fort potentiel de croissance, réalisant entre 10 et 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, et positionnées sur les 4 tendances de fond issues de la troisième révolution industrielle. Ces 4 tendances sont l'économie de la valeur de nos émotions, l'économie "à la demande" et du partage, l'Internet industriel et l'économie positive ou la croissance verte.
En plus de cela, les entreprises ciblées doivent avoir un véritable projet industriel que nous pouvons accompagner, avec des investissements minoritaires ou majoritaires pouvant aller de 4 à 40 millions d'euros. A titre d'exemple, à fin août nous avions conclu 4 dossiers sur les 241 reçus et étudiés en 2017.
C.F.: Durant votre déjeuner presse, vous avez souvent cité Berkshire Hathaway en exemple. Le holding de Warren Buffett est-il selon vous un modèle - ou un business model - à suivre ?
G.S.: C'est bien entendu un modèle. Imaginez que si vous aviez investi 10.000 dollars dans Berkshire Hattaway en 1965, vous auriez aujourd'hui 88 millions en poche... Au-delà de cela, on a parfois tendance à oublier que près 80% du portefeuille de Berkshire Hathaway est constitué d'actions non cotées. On voit le succès que peut avoir une stratégie basée sur l'investissement en fonds propre patient et c'est ce que nous visons.
C.F.: Un peu moins d'un an après votre IPO, quel bilan dressez-vous de votre parcours boursier ?
G.S.: Nous en sommes satisfaits. Néanmoins, nous notons que subsiste une incompréhension concernant notre absence de décote. Je sais que c'est un fait qui semble normal en France, mais de grands holding de private equity étrangers en Europe et aux États Unis n'ont pas de décote, d'une part en raison de leur performance, mais aussi du fait d'une stratégie d'investissement en equity avec un recours nul ou limité à l'effet de levier, et d'une structure de coûts serrée.
Enfin nos multiples d'acquisition étant particulièrement raisonnables (6,8X l'EBIDTA en moyenne) par rapport aux standards du marché, la décote sur notre ANR nous paraît particulièrement intéressante.
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