Or: les risques tirent l'or à plus de 1.220 dollars.
(CercleFinance.com) - L'accumulation de craintes financières systémiques a permis à l'once de métal jaune de déborder franchement les 1.
200 dollars ce matin. Au terme du premier fixing du marché de Londres, l'once de métal fin cotait 1.223,25 dollars (+ 33,25 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1.080,8 euros (+ 21,2 euros).
Sur le marché au comptant, une pointe à plus de 1.240 dollars a même été constatée ce matin.
Selon les cours de Londres, il s'agit du premier fixing de l'année supérieur au niveau symbolique des 1.200 dollars, qui n'avait plus été débordé depuis le 19 juin 2015. Il faut même remonter jusqu'en mai dernier pour retrouver un fixing supérieur à 1.220 dollars.
Tout semble se liguer pour tirer vers le haut le cours de la valeur refuge. Outre le ralentissement de la croissance mondiale, et aussi de celle des Etats-Unis, citons dernièrement une vague de craintes sur le système financier mondial : les conséquences obligataires de la chute du cours du pétrole font craindre des défauts de paiement en série de la part des producteurs de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis, menaçant ainsi leurs créanciers.
En Europe, le système bancaire est sous pression dans l'ensemble de la zone euro, qu'il s'agisse de doutes sur la capitalisation de Deutsche Bank en Allemagne ou celle de Société Générale, en France, en passant par les créances douteuses qui ont laminé les capitalisations des banques italiennes, dont Unicredit. Il s'agit de plus d'établissements de crédit majeurs qui réveillent la crainte de risque systémique.
En outre, les banques centrales ne sont d'aucun secours : hier devant la Chambre des représentants, la présidente de la Fed Janet Yellen a bien évoqué le ralentissement conjoncturel. Mais il serait “très étonnant”, selon elle, que la Fed revienne sur la hausse des taux directeurs à court terme engagée en décembre dernier, et ce pour la première fois depuis mi 2006. On a cependant pu comprendre que la Fed adapterait à la conjoncture (et en l'espèce ralentirait) le rythme futur du relèvement de ses taux.
D'où la décrue rapide et violente des taux américains à long terme, notamment celui de l'emprunt d'Etat fédéral à dix ans, qui a chuté de 2,30% fin décembre à 1,57% à cette heure. Rappelons que l'or, qui ne procure aucun rendement, est sensible à l'écart entre son rendement (0%) et celui des produits de taux, qui en l'occurrence se resserre.
Rien de neuf pour l'encours de métal jaune adossé au SPDR Gold Shares, le premier ETF aurifère au monde, qui était stable hie soir à 702 tonnes. Il atteint cependant ses plus hauts niveaux depuis octobre dernier.
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