Devises: l'euro se stabilise, rumeurs sur la BCE.

(CercleFinance.com) - Jeudi midi sur le marché des changes, où Thanksgiving sera observé aux Etats-Unis, la monnaie unique européenne restait stable à 1,0609 dollar (- 0,07%), parvenant ainsi à tenir le niveau symbolique des 1,06 "cassé" hier.
Les spéculations autour des intentions de la BCE ont été ranimées hier par des informations de presse.

En ordre dispersé, l'euro perdait 0,21% face au yen à 130,04, mais progressait d'autant face au sterling à 0,7034, ainsi d'ailleurs que contre le franc suisse (+ 0,16% à 1,0866).

Alors que le jour férié de Thanksgiving sera observé aujourd'hui aux Etats-Unis, dont les places financières resteront fermées pour la plupart, l'attention se focalise sur l'Europe. Et tout spécialement sur les dernières rumeurs entourant les intentions de la BCE, qui a déclaré sur tous les tons qu'elle se tenait prête à agir davantage si le besoin s'en faisait sentir. Une hypothèse de nature à peser sur la valeur relative de l'euro. Mais certains opérateurs se montraient dubitatifs ces derniers jours, estimant qu'il était peut-être trop tôt pour une action d'envergure.

"Si sans être au fait de la situation actuelle des ennemis, et sans avoir mis ordre à tout, vous vous avisez de les harceler pour les engager à un combat, vous courez le risque de tomber dans ses pièges, de vous faire battre, et de vous perdre sans ressource" : très en verve ce matin, les cambistes de Société Générale utilisent cette citation extraite de "L'art de la guerre" de Sun Zu pour évoquer la BCE.

"Nous ne pensons pas une seconde que Mario Draghi soit l'adversaire de qui que ce soit, mais nous constatons qu'il est régulièrement sous-estimé", indiquent les spécialistes, faisant allusion aux informations des agences de presse sur les mesures que la BCE pourrait annoncer lors de sa prochaine réunion, le 3 décembre prochain, à Francfort.

Les analystes d'Aurel BGC détaillent ainsi ces dernières : selon les agences de presse, "les banquiers centraux européens envisagent différentes options avant la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, comme un taux de dépôt négatif en fonction du montant des liquidités déposées auprès de la BCE, ou l'amplification du programme 'QE' avec une extension des achats aux obligations émises par les régions et les municipalités".

Chez Société Générale, on reste dubitatif quant à l'effet de ces éventuelles mesures sur les taux d'intérêt réels, mais cette hypothèse "renforce l'idée selon laquelle M. Draghi fera tout ce qui est son pouvoir pour assouplir encore les conditions monétaires dans les mois qui viennent". Un facteur structurellement baissier pour l'euro, d'autant que la Fed pourrait relever ses taux directeurs mi-décembre, ce que la banque centrale américaine s'est abstenu de faire depuis juin 2006.

Un analyste parisien souligne encore que “les risques pesant sur la stabilité financière de la zone euro sont bas selon Vitor Constancio, vice-président de la BCE. Il a également dit que la nouvelle baisse des cours du pétrole observée depuis le mois de juin rend l'objectif de la BCE d'une inflation juste en deçà de 2% difficile à atteindre”. Bref, la probabilité que la BCE agisse “un grand coup” la semaine prochaine semble augmenter.

EG


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