Taux:étrange immobilisme malgré florilège de mauvaises stats

(CercleFinance.com) - Les marchés obligataires sont demeurés étrangement calme et exempts de volatilité en dépit d'un déferlement de statistiques qui ont largement déçu les opérateurs : on ne saurait justifier la stagnation des marchés par des chiffres "qui se contrebalancent" et induisent au final une lecture neutre puisque les chiffres du jour n'étaient pas neutres, ils étaient tout simplement mauvais.


Cela a commencé en Asie (recul du PMI chinois de 49,6 vers 49,2 selon HSBC), puis en Europe ce matin (avec les PMI de "Markit"), puis aux Etats Unis cet après midi (l'immobilier se dégrade).

Mais cela ne "donne rien" en terme de variations: les T-Bonds US se détendent par le plus petit écart possible (-0,01% à 1,97%), les Bunds finissent parfaitement à l'équilibre (à 0,17%, le "spread" reste inchangé à 180Pts par rapport au "10ans" US) et nos OAT ne varient guère par rapport aux 0,41% de la veille.

Pas davantage de volatilité au Sud et ce que les BTP italiens perdent (dégradation de 1Pt de base à 1,39%), les "bonos" espagnols les gagnent (détente de 1Pt de base à 1,37%).
Il convient de préciser que le chômage s'est de nouveau aggravé contre toute attente au 1er trimestre 2015, malgré une embellie en février.

Sur le front des "PMI" (indices des directeurs d'achat du secteur privé préfigurant la croissance au cours des prochaines trimestres) publiés ce jeudi matin, c'est la déception sur toute la ligne, à commencer par la France où l'indice PMI 'flash' composite de l'activité globale s'est replié à 50,2 ce mois-ci, contre 51,5 en mars, pour ne rien arranger, le recul du PMI des "services" s'avère encore plus sévère (-1,5Pt).

En zone euro aussi la croissance a ralenti contre toute attente en ce début de deuxième trimestre, avec un indice PMI composite en repli à 53,5 en avril contre 54 en mars.

Markit, qui compile la statistique, évoque 'une importante déception ' compte tenu du programme d'assouplissement quantitatif conduit par la BCE.

Le plus surprenant, c'est bien la chute de -1,2Pt du PMI allemand à 54,2 contre 55,4, avec une dégradation dans tous les secteurs (manufacturier et tertiaire)... alors que le pays subit un nombre de grèves (entreprises et service public) jamais observé depuis plus d'une décennie (la barre des 1.350 a été franchie en 2014 et c'est parti très fort cette année avec Lufhansa et Deutsche Bahn).

Pas moyen de se réconforter avec les Etats Unis: le Département américain du Travail a dénombré 295.000 nouveaux inscrits aux allocations chômage lors de la semaine close le 18 avril, contre 294.000 au terme de la semaine précédente (chiffre non révisé).

La grosse douche froide du jour, c'est le plongeon de -11,4% des ventes de logements neufs en mars dernier aux Etats-Unis, à 481.000 unités contre 543.000 en février, un repli sans précédent depuis février 2008... et le Département du Commerce nous apprend également que le prix médian a reculé de -1,7% à 277.400$.


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