Tesco: quoiqu'en forte baisse, la valeur reste dangereuse.

(CercleFinance.com) - En un an, l'action distributeur britannique Tesco a perdu la moitié de sa valeur et à 173 pence, sa capitalisation étant ramenée à 14 milliards de livres sterling.
Du jamais vu en 11 ans. Pour autant, le risque que présente le titre demeure élevé pour un portefeuille équilibré.

Récemment, Tesco a fait parler de lui par d'importantes irrégularités comptables qui ont artificiellement gonflé les profits de l'exercice 2013/2014 (clos fin février dernier) de 263 millions de livres, selon le cabinet Deloitte.

Une coûteuse remise en ordre a commencé : les comptes du premier semestre 2014/2015 qui viennent de tomber en portent la trace, avec un résultat net part du groupe ramené, en un an, de 820 à six (6) millions de livres. Ce n'est pas fini : de nouvelles charges pourront de nouveau être passées à l'avenir, a averti le directeur général nommé le mois dernier pour remettre les choses à l'endroit, Dave Lewis.

En outre et malgré la santé relative de l'économie britannique, les distributeurs locaux se sont engagés dans une guerre des prix dévastatrice. D'ailleurs, les ventes semestrielles de Tesco ont reculé de 4,4% à 34 milliards (- 2% à changes constants).

Plus marqué encore, le résultat d'exploitation courant (soit hors exceptionnels liés à la fraude comptable) recule de 41% à 937 millions, tout spécialement en raison du Royaume-Uni (- 56% à 499 millions), mais aussi de l'Asie (- 17% à 260 millions).

Le groupe supporte aussi une dette élevée (et en hausse) de l'ordre de 7,5 milliards de livres.

Pour toutes ces raisons, Dave Lewis vient de révoquer les prévisions antérieures et sabré le dividende, réduisant encore la visibilité offerte par le titre.

D'ailleurs, tout le secteur est donc confronté à des difficultés structurelles. Ces douze derniers mois, les actions de concurrents comme Sainsbury et Morrison ont subi des baisses de l'ordre de 40% relativement proches de celle de Tesco.

Faut-il s'intéresser à ce titre en baisse ? Rappelons que même l'investisseur américain Warren Buffett, renommé les colossaux profits qu'il a tiré de sa gestion "value", perd environ la moitié de la mise initiale de son holding Berkshire Hathaway (1,7 milliard de dollars) sur cette valeur dont il détenait 3,7% fin 2013.

Dans une logique de fond de portefeuille, il paraît plus sage de rester à l'écart de Tesco.


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