Tikehau Capital: un gestionnaire d'actifs dynamique

(CercleFinance.com) - Tikehau Capital ? Ce nouveau venu parmi les gestionnaires d'actifs français, qui était déjà de bonne taille lors de son arrivée à la Bourse de Paris en mars 2017, a forci depuis lors.
Une tendance manifestement appelée à se poursuivre.

C'est le 7 mars 2017 que l'action Tikehau faisait son entrée à la Bourse de Paris, par cotation directe des 70,9 millions de titres qui formaient alors le capital, au cours de référence de 21 euros. Il s'agit d'un asset "manager diversifié" qui donne aussi bien dans la dette privée que l'investissement en capital, l'immobilier et les "stratégies liquides" (gestion obligataire, d'actions et diversifiée). Il venait de reprendre la société de portefeuille cotée bien connue, Salvepar. A l'époque, l'encours sous gestion était déjà sérieux : environ dix milliards d'euros, et sa capitalisation était d'environ 1,5 milliard.

Puis en juillet 2017, le groupe réalisait une levée de fonds de 702 millions d'euros au prix visé (22 euros par action), ajoutant ainsi environ 32 millions de titres à son capital. Objectif : mobiliser des fonds complémentaires afin de conforter l'objectif d'atteindre, en 2020, un encours de 20 milliards d'euros. Et faire entrer, au passage, de nouveaux actionnaires. Bref, au cours actuel de 26,4 euros, les 103,1 millions d'actions Tikehau capitalisent désormais 2,7 milliards d'euros.

D'ailleurs, le tour de table de Tikehau vaut le détour : déjà, la direction détient 37% des parts, une proportion considérable qui assure un alignement de ses intérêts sur ceux des autres actionnaires. Alliée par un concert de mutualistes comme MACSF (11,9% des parts) et Crédit Mutuel Arkea (5%), et aussi Neuflize Vie (2,2%), la direction a donc l'affaire bien en mains.

Hors du concert, on trouve aussi le Fonds stratégique de participations constitué par de grandes banques et assureurs français (8,6%), le fonds souverain de Singapour Temasek (5,4%), la Macif (3,2%), un autre mutualiste, ou encore FFP, la société de portefeuille des Peugeot (3%). Bref, la plupart des grands groupes financiers de la place parisienne sont présents, ce qui constitue plutôt un bon point dans la gestion d'actifs.

En attendant, Tikehau se développe puisqu'au 31 mars 2018, son encours atteignait 14,2 milliards d'euros, soit 400 millions de mieux que fin 2017. Voilà qui semble crédibiliser l'objectif à moyen terme.

Deux points peuvent cependant limiter l'intérêt des investisseurs institutionnels : tout d'abord, Tikehau Capital est une société en commandite. Une situation relativement rare à la Bourse de Paris, comme Michelin, Lagardère ou Rubis, qui, en contrepartie d'une lourde responsabilité financière, donne de larges pouvoirs aux gérants, Antoine Flamarion et Mathieu Chabran. Mais c'est surtout la faiblesse relative du flottant qui pourrait retenir les fonds : moins de 18% du capital.

Et maintenant ? L'été s'annonce calme : rien n'est inscrit à l'agenda financier de Tikehau avant la présentation des comptes semestriels, le 20 septembre prochain.

Pour mémoire, l'AG du 25 mai a voté un coupon 2017 plutôt élevé d'un euro par action qui, détaché le 30 mai, présente une particularité intéressante : il se compose d'un "dividende de référence" de 0,50 euro, plus un "complément" du même montant fonction des résultats de 2017. Il faut dire que le bénéfice net part du groupe avait été l'an dernier multiplié par 2,5, à 314,4 millions d'euros.

EG




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