Taux : vague de 'risk-off' suite aux tensions Proche-Orient
(CercleFinance.com) - Avec le contexte tendu au Proche Orient, le "VIX", indice du stress associé au S&P500, fait un bond de +15 à +20% (jusque vers les 20.
00), un seuil pivot qui pourrait préfigurer une correction boursière.
Une vague de "risk-off" se met en place à Wall Street avec les rumeurs de possible échange de missiles entre Israël et l'Iran, synonyme d'embrasement du Proche Orient... et d'extension aux principaux soutiens de ces 2 pays.
Ce serait tellement déraisonnable et dévastateur que les marchés n'y croient pas vraiment : ils se contentent de prendre quelques précautions, dans l'attente que des "adultes dans la salle" calment le jeu au Proche Orient.
Mais quelle évolution de la situation en 24H !
Les investisseurs sont confrontés à un scénario auquel personne ne croyait hier encore : des centaines de chars israéliens ont pénétré au Liban lundi soir vers 20H (une offensive sans précédent depuis 2006), pour une "opération limitée" en périmètre et en temps...
Quelques heures plus tard, Tsahal annonce déjà que les frappes vont s'intensifier et que des tirs réciproques sont à redouter, que les lignes de défenses du Hezbollah au Liban sont très solides et que les démanteler sera difficile...
Un rush se dessine sur les bons du Trésor jugés les plus sûrs: le Bund à 10 ans se détend de -12Pts à 2,0103%, nos OAT de -10,6Pts à 2,818%, les BTP ?italiens de -11Pts à 3,352%... et les Bonos espagnols de -11,2Pts à 2,819% (à parité avec nos OAT).
Les investisseurs auraient aimé que cette détente soit motivée par les bons chiffres de l'inflation plutôt que par le contexte géopolitique.
La première estimation de l'inflation pour la région au mois de septembre, à confirmé le reflux des pressions inflationnistes avec un score de 1,8%, sous l'objectif des 2% de la BCE, l'inflation "core" refluant vers 2,7%.
L'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière française, produit par S&P Global. Celui-ci s'est établi à 44,6 en septembre, en hausse par rapport à août (43,9), mais toujours sous la barre du 50 du sans changement.
Par ailleurs, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global, s'est replié de 45,8 en août à 45 en septembre, son plus bas niveau de l'année 2024, signalant ainsi un renforcement de la détérioration de la conjoncture du secteur.
De tels indicateurs - allant dans le sens d'une contraction de l'activité et d'un ralentissement des prix à la consommation - devraient venir conforter le scénario d'une nouvelle baisse des taux de la BCE le 17 octobre.
Le "flight to quality" est également de rigueur ce soir à Wall Street : les
T-Bonds 2034 effacent -10Pts 3,709%, le "30 ans" -8,5Pts à 4,049%.
Le lien d'une telle détente avec les commentaires prudents tenus par le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, n'est pas évident puisque les indices US n'y avaient pas réagi lundi soir.
Le patron de la Fed a affirmé que le politique monétaire aux Etats-Unis évoluerait "au fil du temps", sans direction préétablie, et que les décisions se prendraient "réunion par réunion".
D'un point de vue "macro", la détente du jour semble n'avoir aucun rapport : l'activité manufacturière est restée stable à 47,2 aux Etats-Unis en septembre, montre l'enquête mensuelle publiée mardi par l'Institute for Supply Management (l'indice stagne sur un plus bas annuel).
Si le sous-indice des nouvelles commandes a augmenté de 1,5 point de pourcentage, à 46,1 contre 44,6 le mois précédent, il demeure toujours en territoire contraction sous la barre des 50 points.
Celui mesurant l'emploi a, lui, reculé à 43,9 contre 46 en août.
Enfin, les ouvertures de postes aux Etats-Unis ont augmenté au mois d'aout, à en croire la dernière enquête "Jolts" publiée mardi par le Département du Travail.
Le nombre des ouvertures de postes a atteint huit millions le dernier jour du mois d'août, contre 7,7 millions un mois plut tôt, la vigueur de l'emploi dans le secteur de la construction (+138.000) et l'administration (+78.000) ayant plus que compensé la faiblesse des services (-93.000).
D'une année sur l'autre, la statistique s'inscrit toutefois en baisse de 1,3 million de postes, ce qui tend à témoigner d'une détente du marché du travail.
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