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Taux: cela ressemble à un minikrach obligataire après Powell

(CercleFinance.com) - Lors de sa seconde journée d'audition devant les parlementaires américaines, Jerome Powell, le président de la Fed, a tenté un coup de bluff (raté) afin de rassurer les investisseurs concernant la trajectoire de l'inflation: alors qu'il avait évoqué la veille un délai de 2 ans avant d'atteindre le seuil des 2%, il a repoussé la perspective d'une convergence vers l'objectif historique à fin 2023.
.. et par déduction, un dépassement seulement après début 2024.

Jerome Powell répète un fois de plus que la FED n'augmentera pas ses taux tant que l'inflation n'aura pas atteint son objectif... et tolèrerait même un léger dépassement s'il demeurait modéré.

La FED semble donc faire le pari qu'après une accélération des prix en 2021 lié au vigoureux redressement de la croissance (un chiffre de +7% ou même +7,5% est évoqué d'ici fin 2021), l'inflation marquera le pas et restera durablement inférieure à 2%.

Les marchés y croient de moins en moins et Jerome Powell n'est manifestement pas cru non plus sur parole puisque le rendement du "10 ans" américain bondit de +16Pts vers 1,55% (et même 1,612%, le pire niveau observé depuis 1 an), ce qui provoque un brusque décrochage de Wall Street qui va de -1,7% pour le Dow Jones à -2,5% pour le S&P500 puis -3,3% pour le Nasdaq et même -3,6% sur le Russell-2000.
Les promoteurs immobiliers US plongent de -6% en moyenne alors que le "30 ans" remonte à des niveaux plus observés depuis mi-janvier 2020

Le scénario d'un rallye conjoncturel aux Etats Unis a été confirmé par une batterie d'indicateurs ce jeudi, avec par ordre de "vigueur" un bond de +3,4% des commandes de biens durables aux Etats-Unis, une hausse bien plus forte que celle de 1% attendue par Jefferies (comparable à celle de +1,2% en décembre 2020 révisé de +0,2% en estimation initiale).

En excluant le secteur des transports, dont les commandes ont bondi de 7,8% d'un mois sur l'autre, les commandes de biens durables américaines se sont tout de même accrues de 1,4% le mois dernier, et de +2,3% hors défense en "séquentiel".
Autre grosse surprise, la spectaculaire contraction de -111.000 inscriptions hebdomadaires au chômage la semaine dernière, vers 730.000 (chiffre initial revu de 861.000 à 841.000).
Les économistes s'attendaient en moyenne à un recul de -20.000 vers 840.000 justement.
Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a lui aussi reculé à 4.419.000, en baisse de 101.000 par rapport à la semaine précédente.
Wall Street a aussitôt interprété ces chiffres comme une franche amélioration du marché du travail (ce qui va doper la consommation)... et le meilleur reste à venir avec le plan de relance de 1.900Mds$ qui sera peut-être adopté dès ce weekend.
Enfin, le PIB US a été légèrement révisé à la hausse, de +4% vers +4,1% au quatrième trimestre 2020 en rythme annualisé (seconde estimation du Département du Commerce).

La flambée des T-Bonds US à 10 et 30 ans (ce dernier affiche +10Pts à 2,34% contre 1,48% le 5 novembre) contamine largement les marchés obligataires européens avec une OAT qui se tend de +10Pts et repasse en rendement positif, de +0,06Pts, pour la première fois depuis le 7 juin 2020 (niveau équivalent à celui de la mi-avril).

Même punition pour le "10 ans" autrichien (également positif pour la 1ère fois depuis mars dernier, avec +0,03%) et le Bund décale également de +10Pts à -0,199%.

Même mini-vent de panique plus au Sud avec des Bonos à +10Pts (0,514% contre 0,00% fin octobre), des BTP italiens à 0,81% contre 0,700% la veille.

Le 10 ans grec qui était revenu à parité avec les BTP italiens l'automne dernier prend +12,5Pts à 1,126%.
Outre-Manche, les Gilts semblent enfin plafonner au contact des 0,8% avec une légère dégradation de +2,5Pts de base à 0,7900%.

Pour l'anecdote, seul le "10 ans" islandais se détendait aujourd'hui, de 3,591% à 3,546%.

En France, les intervenants de marché ont pris connaissance ce matin des dernières données relatives à la confiance des consommateurs. En février 2021, elle est quasi stable, au vu de l'indice synthétique de l'Insee qui perd un point à 91, et demeure ainsi sous sa moyenne de longue période.

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