Devises: entre protectionnisme et critiques de la Fed

Une quasi-stabilité était également de mise contre le yen, le sterling et le franc suisse.

Les opérateurs sont dans l'expectative autour de deux grandes thématiques articulées autour de Donald Trump. Premier point : la guerre commerciale, alors que l'administration fédérale a lancé la procédure qui pourrait mener à l'établissement de droits de douanes sur les importations automobiles américaines provenant d'Europe, sinon d'autres régions du monde. Notons que les Etats-Unis ont l'intention, pour ce faire, d'invoquer le prétexte pour le moins fallacieux de la "sécurité nationale".

Après les droits imposés sur l'acier, l'aluminium, et 34 milliards de dollars de produits venant de Chine, il s'agirait d'une mesure protectionniste de plus de la part des Etats-Unis. Sachant qu'une liste de 200 milliards de dollars supplémentaires d'importations chinoises a aussi été dressée par l'administration Trump, sans être taxée pour l'instant.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, doit rencontrer les officiels américains à ce sujet la semaine prochaine. Mais la réaction vive de Donald Trump à l'amende de plus de quatre milliards d'euros infligée hier par la Commission au géant américain de l'Internet Google (Alphabet) ne semble pas placer Bruxelles en position de force.

Autre élément jouant pour le dollar : les dernières inscriptions hebdomadaires au chômage des Etats-Unis tombent toujours plus bas.

Un second point, intérieur aux Etats-Unis, est de son côté négatif pour le dollar : Donald Trump s'en est pris... à la Réserve fédérale américaine. "Parce que nous sommes en croissance, ils (la Fed, ndlr) veulent relever encore les taux d'intérêt. Je ne suis pas satisfait de cela", a déclaré le président américain à CNBC, tout en saluant les qualités de Jerome Powell et en déclarant qu'il "laisserait" la Fed faire ce qu'elle veut. Mais il a aussi indiqué : "Je n'apprécie pas de voir que tout le travail qu'on fait pour l'économie soit suivi de hausses de taux".

"Une fois de plus, M. Trump a rompu avec la traditionnelle indépendance de la banque centrale face aux politiques. Il est rarissime qu'un président s'en prenne ainsi ouvertement aux choix (de la) Fed", soulignent les spécialistes d'Aurel BGC.

EG


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