Altice: les cessions se précisent, le titre tente un rebond.

(CercleFinance.com) - Bien qu'elle ait perdu plus de la moitié de sa valeur en un mois, l'action Altice tenait la tête de l'indice amstellodamois AEX 25 en prenant environ 5% ce matin.
En effet, les cessions visant à réduire l'énorme dette du holding télécoms de Patrick Drahi semblent se préciser.

Selon le Financial Times (FT) du jour, le groupe travaille sur la revente de plusieurs filiales, dont celle de Républicaine dominicaine, acquise en 2013 contre 1,1 milliard d'euros, et celle de Suisse, qui vaudrait environ 200 millions.

Chez Aurel BGC, on se montre dubitatif : "la valeur de ces actifs n'est pas suffisamment élevée pour réduire la dette de manière significative", sachant qu'Altice porte un endettement net de 51 milliards d'euros, soit plus de cinq fois son EBITDA annuel.

Une opinion que partage Credit suisse, qui reste "neutre" sur la valeur, mais a sabré ce matin son objectif de cours de 17 à 10 euros (- 41,1%). "L'accent mis sur la réduction de la dette implique l'absence de rachats d'actions, et éventuellement une baisse des investissements", indique une note de recherche. Mais en France, des dépenses en capital seront cependant nécessaires, redoutent les spécialistes.

Si l'action Altice a dévissé, Credit suisse évoque néanmoins "des craintes persistantes relatives aux conséquences à long terme de la stratégie" du groupe, et la "forte incertitude qui entoure ses perspectives".

Mais tout le monde ne partage pas cet avis, à commencer par les analystes de Bryan, Garnier & Co., qui se sont lancés dans l'évaluation des actifs qu'Altice pourrait vendre. En 2016, la filiale dominicaine a enregistré un CA de 715,7 millions d'euros et dégagé 185,2 millions de résultat d'exploitation, indique le FT. Bryan Garnier évalue son EBITDA à 361 millions et en déduit que le prix de vente pourrait se situer entre 2,5 et 3 milliards.

Bryan Garnier rappelle que la vente de la filiale du Bénélux devrait rapporter environ 400 millions d'euros. Et qu'Altice veut par ailleurs céder ses mâts télécoms en France, "ce qui pourrait dégager plusieurs milliards d'euros supplémentaires, en fonction du nombre de tours qui sera vendu", indique une note.

In fine, déduisent les spécialistes, la branche européenne d'Altice serait en mesure de réduire sa dette d'environ 20%. Ce qui pourrait "rassurer les investisseurs et donner du champ au groupe pour redresser la barre en France (avec la filiale SFR, ndlr), qui est en fait le problème principal", termine Bryan Garnier. A l'achat sur l'action Altice, les analystes ont confirmé à l'occasion leur objectif de 15,2 euros.

EG


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