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Airbus: commande de plus de 400 A320neo.

Enfin le retour des commandes d'avions ?



Belle performance pour l'action Airbus Group : certes, depuis le début de l'année, le titre de l'avionneur européenne ne gagne pas autant que les 80% environ que s'adjugent STMicroelectronics ou Kering. Ou que son concurrent Boeing à Wall Street (+ 68%). Mais avec + 36%, l'action de l'avionneur européen se classe en 3e position des plus fortes hausses de l'indice CAC 40 sur la période. Un mouvement encore renforcé, ce matin, par la "méga-commande" de plus de 400 A320neo annoncée depuis Dubai.

Et pourtant, les résultats publiés par Airbus depuis le début de l'année ne sont guère flamboyants. Sur les neuf premiers mois de 2017, les ventes n'ont augmenté symboliquement que de 1%, à un peu moins de 43 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation ajusté s'est replié de 25% à 1,8 milliard d'euros, même si le bénéfice net "encaisse" (+ 2% à 1,85 milliard). En dépit des difficultés rencontrées par le motoriste Pratt & Whitney sur l'A320neo, Airbus, qui s'est montré optimiste sur la montée en puissance de l'A350, a confirmé ses prévisions annuelles.

En outre, les prises de commandes enregistrées sur la période ont vivement reculé de 31% à 50,8 milliards d'euros (prix catalogue). D'où une baisse du montant du carnet de 11% à 945,2 milliards d'euros, qui cette fois n'est pas imputable aux activités de défense (- 4% à 38,1 milliards). Ce qui indique donc que le manque de commandes provenait des avions civils, coeur de métier d'Airbus.

Et pourtant, les analystes semblent confiants : la preuve, le bénéfice par action Airbus, attendu au titre de 2017 vers 3,3 euros, s'annoncerait en 2018 vers 4,3 euros. Si les ventes de 2017 progresseraient peu par rapport à 2016, à 66,9 milliards d'euros, elles atteindraient ensuite 72,4 milliards d'euros en 2018. Bref, si l'activité pourrait progresser de 8% l'an prochain, les profits, eux, s'envoleraient de 30% !

Globalement et en deux mots, les investisseurs estiment qu'Airbus Group en a fini avec les dépenses colossales liées à la mise au point de nouveaux modèles d'avions. L'A320neo, le best-seller moyen-courrier du groupe, et l'A350, peut-être le plus demandé de ses long-courriers, sont tous deux entrés en production. Le groupe doit "simplement" gérer l'augmentation des cadences d'assemblage des appareils, ce qui implique bien sûr ses propres équipes. Mais aussi de nombreux fournisseurs qui, comme Zodiac Aerospace (pour les sièges) ou Pratt & Whitney (pour les réacteurs), peuvent connaître des moments de faiblesse. Mais Airbus n'en est pas directement responsable, et ces difficultés apparaissent "gérables".

Quid des autres appareils d'Airbus ? Certes, la finalisation de l'A400M, le gros-porteur militaire, coûte toujours de l'argent, plus que prévu d'ailleurs. Et l'A380, le "super-jumbo" civil, ne se vend plus. Mais le marché estime que ces modèles relativement secondaires ne devraient pas faire dérailler la trajectoire financière d'Airbus.

Restait un point noir : les commandes. Certes, Airbus compte livrer environ 700 avions civils en 2017. Mais de janvier à octobre, il n'avait enregistré que 288 commandes nettes, ce qui explique que le carnet se dégarnisse. Évidemment, la visibilité n'est pas remise en cause à court terme : à fin octobre, le groupe devait encore livrer pas moins de 6.645 appareils, soit près de neuf ans d'activité. Mais ce chiffre n'augmentait plus.

Du moins jusqu'à ces derniers jours, car le salon aéronautique qui se tient actuellement à Dubai est émaillé d'annonces qui pourraient changer la donne. Hier, le groupe a annoncé une commande de 25 A320neo de la part de Wataniya Airways. Ce qui n'est rien par rapport aux... 430 appareils de ce même pour lesquels Indigo Partners, qui détient des parts dans plusieurs compagnies aériennes low cost, vient de s'inscrire. Jamais Airbus n'avait enregistré une commande de cette taille.

EG
 

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